Une méditation pour la Journée des migrants

 


Le dimanche 26 septembre 2021 est la journée mondiale du migrant et du réfugié. La messe est retransmise sur France 2, en directe depuis l’Eglise de la Saint Famille à Cagnes sur Mer, avec la pastorale des migrants du diocèse et JRS Welcome 06. L' émission « Le Jour du Seigneur » est à suivre à partir de 10h30 ou en Replay.


Pour cette occasion, nous vous proposons une méditation de la fuite en Egypte: « la sainte famille: une famille de réfugiés en Egypte » : Jésus vient de naître à Bethléem,  Hérode roi des juifs, est inquiet; il décide de massacrer tous les enfants de moins de  2 ans. Cette méditation est inspirée d'un texte de Philippe Collet, diacre en charge de la pastorale des migrants de ce diocèse. Elle est mise en image par des tableaux d’ Arcabas  (peintre contemporain de la région grenobloise):


Voir les personnages dans la barque de gauche à droite : Joseph, l’ âne, l’ ange du Seigneur, Marie et l’Enfant, la colombe

- Voir la barque sur la mer d'Egypte (mer Rouge)

  

La fuite en Egypte

Mt 2 13-23: Voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. »  Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte,  où il resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : D’Égypte, j’ai appelé mon fils. 

Alors Hérode, voyant que les mages s’étaient moqués de lui, entra dans une violente fureur. Il envoya tuer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans à Bethléem et dans toute la région, d’après la date qu’il s’était fait préciser par les mages.  Alors fut accomplie la parole prononcée par le prophète Jérémie : Un cri s’élève dans Rama, pleurs et longue plainte : « c’est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas être consolée, car ils ne sont plus. »

      

Ainsi Hérode est prêt à tuer pour maintenir son pouvoir et ne sachant pas où se trouvait Jésus, il ordonne de tuer tous les enfants de moins de deux ans qui se trouvaient dans la ville pour éliminer cet enfant qui pensait-il pourrait un jour remettre en cause son pouvoir. Cet ordre d’ Hérode montre dès sa naissance, l’hostilité du climat politique à l’égard de Jésus qui, humble nouveau né, vient déjà remettre en question ceux qui sont attachés à leur pouvoir.

Cet Hérode n’est pas pire que les dirigeants de toutes époques qui tiennent plus aux privilèges du pouvoir qu’ils ne cherchent à servir.Comment ne pas penser à tous les Hérode de notre temps, qui pour préserver leur pouvoir politique ou religieux, et leurs richesses sont prêts à massacrer leur peuple, à les maintenir dans une terreur aveugle pour pouvoir mieux les dominer, les asservir. C’est ce qui se passe en Syrie avec Bachar el Assad, en Afghanistan et Pakistan avec les talibans, en Centrafrique avec Boko Aram, au Mali avec l’AQMI, la branche armée de Al Quaida au Maghreb, en Erythrée avec Isaias Afwerki, en Irak ou Syrie avec DAESH…

La liste est longue de ceux qui provoquent l’exil de toutes ces populations, qui jettent sur les routes ces hommes, ces femmes, ces jeunes, ces enfants qui fuient la violence, la guerre et la mort et qui viennent frapper à nos frontières espérant trouver une terre d’accueil, un asile de paix, un peu d’écoute et de compassion.
Ainsi Hérode est prêt à tuer pour maintenir son pouvoir et ne sachant pas où se trouvait Jésus, il ordonne de tuer tous les enfants de moins de deux ans qui se trouvaient dans la ville pour éliminer cet enfant qui pensait-il pourrait un jour remettre en cause son pouvoir. Cet ordre d’ Hérode montre dès sa naissance, l’hostilité du climat politique à l’égard de Jésus qui, humble nouveau né, vient déjà remettre en question ceux qui sont attachés à leur pouvoir.  Cet Hérode n’est pas pire que les dirigeants de toutes époques qui tiennent plus aux privilèges du pouvoir qu’ils ne cherchent à servir.  Comment ne pas penser à tous les Hérode de notre temps, qui pour préserver leur pouvoir politique ou religieux, et leurs richesses sont prêts à massacrer leur peuple, à les maintenir dans une terreur aveugle pour pouvoir mieux les dominer, les asservir.  C’est ce qui se passe en Syrie avec Bachar el Assad, en Afghanistan et Pakistan avec les talibans, en Centrafrique avec Boko Aram, au Mali avec l’AQMI, la branche armée de Al Quaida au Maghreb, en Erythrée avec Isaias Afwerki, en Irak ou Syrie avec DAESH… La liste est longue de ceux qui provoquent l’exil de toutes ces populations, qui jettent sur les routes ces hommes, ces femmes, ces jeunes, ces enfants qui fuient la violence, la guerre et la mort et qui viennent frapper à nos frontières espérant trouver une terre d’accueil, un asile de paix, un peu d’écoute et de compassion.
Hérode
le massacre des Saints Innocents


La tradition a toujours affirmé que ces enfants tués aveuglément par Hérode, massacrés à la place de Jésus sans l’avoir voulu, avaient aussi partagé sa gloire sans l’avoir méritée. Cette tradition nous invite ainsi à penser que le mystérieux amour de Dieu enveloppe des millions d’enfants massacrés à travers le monde et ou tués par la maladie, la famine et la pauvreté.

Dieu lui, tient en main toutes les destinées, il les connaît d’avance, et nul ne peut, en supprimant une vie, limiter sa générosité. Le massacre des innocents, d’hier et d’aujourd’hui, annonce ainsi le massacre de l’Innocent, le Christ, dont le don sauvera définitivement toute l’humanité. Des premiers moments de l’histoire d’Israël jusqu’à la naissance du Messie, la violence frappe.

Dieu n’est pas responsable de ces carnages, il se met toujours du côté des violentés, des humiliés, solidaire de ceux qui souffrent, qui sont persécutés en leur offrant le salut, sa vie. Dès son enfance, dans sa fuite en Egypte Jésus annonce ce Dieu là, bien plus il est ce Dieu là.



L’ ange d’Arcabas exprime ici toute la tendresse de Dieu pour Marie et l’Enfant;  Il les protège de son corps, son manteau protège même leur seul bien:  l’âne. Il  les dirige vers l’ avenir: la Croix qui symbolise la mission de Jésus, et  la colombe, symbole de l’Esprit Saint présent au monde.

L’ange du Seigneur, dès la conception de Jésus, met Joseph en responsabilité de prendre soin de Marie et l’ Enfant, car c’est Lui qui sauvera son peuple. Il y a donc dans la demande de l’ange de fuir en Egypte un appel, un ordre, « Lève-toi » qui sous-tend une promesse de vie, une promesse de salut qui n’est pas sans rappeler le « Va, quitte ton pays » adressé à Abram ou l’adresse à Moïse : « Maintenant, va, je t’enverrai auprès de Pharaon et tu feras sortir d’Egypte mon peuple, les enfants d’Israël » Exode 3-10.

C’est cette même promesse d’ être sauvé de la mort, de l’ absence de liberté qui anime et motive tous les demandeurs d'asile à quitter leur pays, leurs attaches familiales, une partie de leur histoire. Promesse d’un salut possible.


Dans ces circonstances tragiques, une fois encore, Joseph assume son rôle et ses responsabilités vis-à-vis de Marie et Jésus en obéissant à l’annonce de l’ange, qui en lui ordonnant de se lever, lui annonce d’une certaine manière comment toute l’humanité sera aussi appelée un jour à se lever après la résurrection de Jésus. Mais tout d’abord il faut fuir au loin pour sauver de la mort, de la violence et la folie des hommes, Jésus car son heure n’est pas encore venue. Il est intéressant de voir comment Joseph se lève aussitôt, il ne discute pas, il a bien compris que c’était pour Jésus, une question de vie ou de mort et pour cela il est prêt à partir au loin, vers l’inconnu.

Joseph me fait penser à tous ces pères qui se lèvent un jour sentant leur famille, leurs enfants en danger de mort, à cause de la violence de la guerre et qui prennent courageusement la décision de tout quitter pour sauver leur famille d’une mort certaine et pour cela ils sont prêts à braver tous les dangers d’un voyage long et périlleux. Je pense à Assam, ce père Syrien, de Damas qui a décidé un matin de fuir le plus rapidement possible avec sa femme et leur petit garçon. 



Marie, la mère de l’enfant comme Matthieu la nomme, bien sûr est là, on peut facilement imaginer sans que ce soit dit, son inquiétude et combien elle portait tout cela en silence dans son cœur, comme beaucoup de mères, sentant son enfant en danger, toute son attention, son énergie sont tournées, tendues vers son enfant qui dans sa fragilité se retrouve déjà au cœur d’une menace qui la dépasse.

Pensons à toutes ses mères qui fuient leur pays depuis le début de tous ces conflits, et qui tremblent sans cesse pour la vie de leur enfant. Marie dans sa tendresse maternelle est proche de toutes ces mères qui aujourd’hui traversent des déserts, des mers pour sauvegarder la vie de leur enfant. Pensons aussi à toutes les mères qui envoient leur enfant vers un autre pays; qui le soutienne du pays, souffrant de son absence. Je pense à la maman de Misagh et à celle de Haleh en Iran, qui les soutiennent de loin. 

Marie est solidaire et proche de toutes ces mères qui vivent l’angoisse des traversées, des séparations forcées, des morts violentes. Des mères qui restent des années séparées de leurs enfants, sans nouvelles d’eux et réciproquement, ne sachant pas si leur enfant est vivant ou mort. Marie qui a connu au pied de la croix la douleur extrême de la séparation et de la mort de son Fils, confie dans sa tendresse maternelle et sa douce bienveillance tous ces innocents de notre monde à son Fils Jésus.




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