Pâques 2019


« La passion de Dieu pour le monde Lui fait partager notre condition : « Dieu a tant aimé le monde… qu’Il a donné son Fils » (Jn 3, 16). Et cela jusqu’au mystère de la Passion, qui constitue l’hospitalité par excellence : Jésus se fait là hospitalier à tous par la force de son amour et d’abord à ceux qui se croient loin. C’est ce que manifeste le dialogue inouï avec le bon larron, cet inconnu crucifié à ses côtés qui s’entend dire : « Tu seras avec moi dans le paradis ». On ne remarque du reste peut-être pas assez la paradoxale hospitalité qu’est la croix : en effet, selon la tradition juive, Jésus aurait dû mourir lapidé comme un prophète. Or la façon dont Il est exécuté, par le supplice païen de la croix, manifeste que sa mort signe l’hospitalité universelle de Jésus. Sa crucifixion est incompréhensible pour les croyants juifs que sont ses disciples tant elle est « réservée » aux bandits et aux perturbateurs de l’ordre. La mise à mort du Juste n’est pas alors que pour eux seuls, mais dit l’accueil que fait son amour à quiconque. Elle deviendra ainsi le signe par excellence de la vie chrétienne, non par goût du morbide mais par l’excès du don. … Le Christ se fait le compagnon de tous et chacun à l’heure de nos questions les plus lourdes. Plus encore : le Christ ressuscité dans la gloire du Père nous demeure hospitalier. « Nous avons un grand prêtre compatissant » (He 4, 15). Cette hospitalité christique est donc aussi sans limite et s’ouvre à chacun, en tous temps de l’histoire et du monde ».

Véronique Margron Fragiles existences p. 34-35


 Belle fête de Pâques

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