Témoignage de retraite selon les exercices dans la vie
Voici le témoignage d’une femme qui décrit son expérience vécue avec les Exercices de St Ignace dans la vie. Concrètement ce qu’Ignace propose dans une retraite fermée pendant un mois a été vécu durant 9 mois, en gardant les activités habituelles.
J’ai répondu à un appel intérieur qui a mûri dans
le temps à travers l’expérience de la prière et des retraites ignatiennes,
l’accompagnement spirituel. Sans avoir de grandes décisions à prendre pour un
choix de vie particulier ou un changement important de l’existence. Tout
simplement le désir de remettre la feuille de route du chemin qui me reste à
parcourir sous le regard du Seigneur, me mettre plus intensément à l’écoute de
ce qu’Il veut me dire pour la suite.
J’ai abordé cette démarche avec joie : j’ai noté « pétillements de joie » dans mon cahier et aussi une crainte comme celle que je peux éprouver devant une aventure comportant une part d’inconnu, un voyage vers un lieu où je ne serais jamais allée. Je me suis cependant laissé guider en confiance.
Les événements sont venus colorer d’une façon particulière ce temps : la pandémie et la tempête Alex créant des conditions d’isolement inhabituelles dans ma vie ordinaire. Séparation de la famille et mise en veille des activités habituelles si bonnes soient-elles. Situation inédite intermédiaire entre la retraite et les exercices dans la vie. « Je la conduirai au désert, je parlerai à son cœur »
Jour après jour, semaine après semaine une
intimité s’établit, un dialogue véritable conduit par les exercices. « Il
est vivant le Dieu devant qui je me tiens ».
Des espaces intérieurs s’ouvrent, s’éclairent,
pas toujours faciles à regarder mais je me suis sentie soutenue par une
présence bienveillante. Une visite intérieure et en même temps la conscience de
présences : l’accompagnatrice, les amitiés fraternelles, la famille qui
prend sa juste place et aussi le monde en souffrance. L’impression que la
conscience grandit, s’élargit comme en expansion : conscience de
Les tentations aussi, paresse, découragement,
attaques sous forme d’accusations intérieures, poussant à demander la grâce de
la persévérance. Parfois les larmes, celles de la libération et celles de la
souffrance. A cause de tout cela l’importance de l’accompagnateur devient une
évidence.
Le moment qui me parait aujourd’hui décisif est
celui où je me suis réconciliée avec ma pauvreté. Le moment où j’ai regardé ma
misère humaine autrement. « Avec Lui, par Lui, en Lui », avec comme
conséquence de regarder aussi les autres autrement.
Le choix de l’élection a été aussi un temps de
consolidation de la démarche et un point d’appui pour la suite. Pour cette
élection je demande la grâce de la fidélité « Ne permets pas que je sois
séparée de Toi »
Grâce supplémentaire, les méditations sur la vie
de Jésus ont coïncidé avec les temps liturgiques. J’ai parfois l’impression
d’avoir vraiment marché avec Lui, vécu en Palestine avec Lui, écouté « en
direct » ses paroles. J’ai bien entendu que « je ne peux pas tout
comprendre maintenant » mais que l’Esprit me donnera au fur et à mesure ce
dont j’ai besoin pour avancer.
Au terme des exercices qui auront duré 9 mois !
Et au terme du troisième confinement me voici invitée à sortir, envoyée pour
être à nouveau immergée dans le monde et témoigner « Qu’Il est
vivant » « Que le Royaume de Dieu est tout proche ». Je sais que
le moment est venu de vivre à nouveau le temps ordinaire, c’est là qu’Il
m’attend.
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