Garder confiance?
De Patrice Véraquin, omv
Recteur de l’Église Sainte Rita
La semaine dernière, après la messe, une dame vient me voir :
- « Mon père avec toutes ces
révélations sur les prêtres et les évêques j’ai perdu confiance en l’Église, je
n’arrive même plus à me confesser, j’ai du mal à prier. »
- « Je comprends,
madame, c’est très dur pour tous... Attendez. Attendez que la confiance revienne.
Elle reviendra. »
Attendons mais avec une
grande espérance, comme nous y invite le temps de l’Avent qui commence
dimanche. Nous ne savons pas quand ni comment nous sortirons de cette crise
douloureuse que vit l’Église. Une chose toutefois est certaine, en temps de
crise il importe de se recentrer sur l’essentiel. Or pour nous chrétiens
l’essentiel ce n’est pas l’Église, c’est le Christ. C’est Lui « le Chemin
la Vérité la Vie ». J’aime l’Église parce qu’elle me donne le Christ, sa
Parole, son pardon, sa grâce, sa promesse de Vie éternelle. Rappelons-nous que
parmi les apôtres choisis et envoyés par le Christ, il y avait Judas qui l’a
trahi et Pierre qui l’a renié. L’Église est constituée d’hommes et de femmes
fragiles, imparfaits, pécheurs. Elle est un vase d’argile terreux mais qui
porte le pur trésor de la Lumière du Christ (2 Cor 4, 7).
Pour raviver notre espérance
il faut donc commencer par nous recentrer sur le Christ, ouvrir davantage nos
cœurs à sa Présence. Sans cela les beaux discours de repentance, les réformes,
les mesures punitives ou préventives, ne servirons à rien. Que ce temps de
l’Avent soit pour nous tous, laïcs, prêtres, évêques, un temps d’ouverture
sincère à Celui qui vient, car « le
Christ aura beau naître mille fois à Bethléem, s’il ne naît pas dans ton cœur,
cela ne sert à rien. » (Silésius)
Que Sainte Rita soutienne notre espérance !
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A Mgr Jean-Philippe Nault, Evêque de Nice,
Cher frère dans le Christ,
Réunis
en CA des chemins Ignatiens le 14 novembre 2022, nous tenons à vous manifester
notre sollicitude et vous assurer de notre prière pour notre diocèse de Nice,
pour vous notre évêque, pour l’ensemble des prêtres et des diacres ainsi que
pour les laïcs, et tout particulièrement pour celles et ceux qui ont été ou
sont victimes d’abus quelle qu’en soit la teneur.
Les
récentes révélations nous ont profondément blessés et scandalisés. Tant de
personnes nous ont aussi fait part de leur désarroi. Comment pouvons-nous faire
entendre nos souffrances et dire ce que nous pensons ? Quel futur pour
l’Église ? Comment retrouver confiance en nos pasteurs, souvent
silencieux ? Nous pouvons comprendre que beaucoup d’entre eux sont blessés
au point qu’ils ne peuvent parler, ce silence apparaît malgré tout comme une
des expressions du cléricalisme qui
touche prêtres et laïcs.
Nous
apprécions la détermination que les évêques ont exprimée à la fin de l’Assemblée
de Lourdes de continuer le processus de « transformation des
pratiques » concernant la problématique des abus. En ce sens il nous
paraît souhaitable que naissent dans notre diocèse des lieux de paroles et de
débats, dans la ligne de la démarche synodale, afin qu’une parole libre puisse
s’exprimer, que les fidèles puissent partager ce qui les fait souffrir et leurs
désirs de changement, et qu’ils puissent aussi entendre la parole de leur
évêque sur les perspectives à venir.
Nous vous redisons notre fraternelle
amitié
Nice le 17/11/2022
Alain Calvino - Anne-Marie Calvino -
Anne Geoffray - Paule Lelièvre - Jacqueline Montel - Geneviève Pavy - Natalie
Renhas - Patrice Véraquin
Membres du CA des Chemins ignatiens
06
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Réponse:
Chers amis,
Merci de votre message.
Oui, nous traversons des
périodes délicates où l’amitié fraternelle, l’attention réciproque, la
vigilance et la prière commune sont bien précieuses.
Merci de votre attention à “ces
questions”.
Le diocèse, en lien avec
différents professionnels, essaye de suivre activement cela, au moins auprès
des personnes dont il a la “responsabilité” (prêtres, laïcs en missions, jeunes
concernés…). Il reste le vaste champ des familles où nous sommes souvent bien
démunis voire dépassés.
Nous essayons aussi, autant que
possible, d’accompagner toutes les personnes concernées par ces drames.
Oui, bien sûr, vous pouvez bien sur initier de
tels groupes de réflexion.
Il me semble que les prêtres
spécialement en ce moment, ont besoin de soutien fraternel et de
signes concrets d'amitié : ils sont souvent démunis face au contexte médiatique
ambiant et aux remarques parfois blessantes.
Oui, que le Seigneur nous
accompagne sur ce chemin de conversion ; qu’Il nous comble de sa grâce pour
discerner Sa volonté et la mettre en œuvre paisiblement. Qu’ensemble
nous puissions avancer “sur le chemin du Ciel”, en nous aidant les uns les
autres.
Merci de votre prière fidèle. En grande communion.
Nice le 18/11/2022
+Jean-Philippe NAULT, évêque de Nice
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